Olymel | Le couperet tombe sur Vallée-Jonction

Le plus important transformateur de porcs du Québec, Olymel annonce la fermeture définitive de ses installations de Vallée-Jonction.

Avec cette annonce, ce sont 994 emplois, dont 911 syndiqués et 83 cadres qui seront abolis. Les employés ont été informés de cette décision lors de rencontres qui se sont déroulées à l’usine.

L’arrêt des opérations se fera progressivement sur une période de 8 mois d’ici la fin décembre 2023. Une première étape consistera à mettre fin au quart de travail de soir vers la mi-septembre 2023 ce qui devrait concerner 443 employés de production, alors que les opérations du quart de jour impliquant 468 autres employés de production devraient se poursuivre selon les disponibilités des approvisionnements et de la main-d’œuvre jusqu’à la cessation complète à la fin de l’année.

Les employés qui le souhaitent pourront retrouver du travail dans les autres installations de découpe et de désossage de porcs de St-Esprit, dans Lanaudière, de Yamachiche, en Mauricie et d’Ange-Gardien, en Montérégie. Les autres installations du groupe spécialisées dans la transformation seront également partenaires dans un plan de relocalisation.

Considérant le préavis de plusieurs mois qui est lancé par cette annonce, Olymel ne prévoit pas offrir de programme financier particulier aux travailleurs touchés par ces pertes d’emploi.

En ce qui concerne les Fonds de pension des travailleurs, ces derniers seront protégés et les travailleurs pourront assurer un transfert de ces sommes accumulées.  Les installations d’Olymel embauchent actuellement 123 travailleurs étrangers temporaires du côté de Vallée-Jonction, la direction affirme être en discussion avec les gouvernements supérieurs dans le but d’assurer un transfert de ces travailleurs.

En conférence de presse vendredi, le président-directeur général d’Olymel, Yanick Gervais, a expliqué que l’entreprise avait effectué ces dernières semaines une analyse approfondie des capacités opérationnelles de ses quatre installations d’abatage en province afin de faire un choix. Deux éléments auraient particulièrement joué en défaveur des installations beauceronne :

Malgré des revenus de 8,9 milliards en 2022, Olymel a enregistré des pertes nettes de l’ordre de 330 millions de dollars en raison des perturbations économiques qui ébranle l’ensemble de l’industrie de transformation de porcs frais partout dans le monde comme l’indique Yanick Gervais :

En fonction de cette transformation du marché, Olymel affirme qu’elle se devait de réajuster son modèle et par conséquent de réduire ses activités d’abattage pour aligner l’offre avec la demande du marché. Concrètement, c’est près d’un million de porcs de moins qui seront abattus par Olymel par année, une réduction de 20% sur la base des opérations actuelles.

Réaction du syndicat

Le président du syndicat des travailleurs d’Olymel affilié à la CSN, Martin Maurice, a déploré que ses membres aient appris la nouvelle de cette fermeture dans les médias. L’employeur aurait informé le syndicat de sa décision seulement quelques minutes avant la publication d’un communiqué de presse. Les employés des installations ont pour leur part appris la nouvelle officiellement alors qu’ils étaient réunis dans la cafétéria peu avant 10h.

La colère était également palpable dans un communiqué transmis par les instances de la CSN. La présidente Caroline Senneville affirme que cette décision est une démonstration de l’échec des négociations entre les éleveurs de porcs du Québec et Olymel pourtant soutenu par le conciliateur nommé par le gouvernement, Raymond Bachand, ancien ministre des Finances du Québec.

La présidente rappelle que le gouvernement Legault avait investi 150 millions d’argent public dans Olymel en mai 2021 et qu’aujourd’hui ce même gouvernement abandonne toute une région à la merci d’une entreprise qui multiplie les mauvaises décisions d’affaires depuis des années.