Journée mondiale de la santé mentale : les effets de la pandémie seront dévastateurs

La pandémie de COVID-19 amène son lot d’impacts négatifs sur la santé physique des individus qui la contractent, mais les impacts psychosociaux seront encore plus dévastateurs à long terme.

C’est du moins ce qu’estime la travailleuse sociale au Centre hospitalier universitaire de Québec-Université Laval (CHUL), Élizabeth Pelletier.

Pour madame Pelletier, les séquelles de l’isolement et du manque d’interactions pour les clientèles vulnérables se feront sentir bien après la découverte d’un vaccin pour le coronavirus.

«Les impacts psychosociaux sont très inquiétants. Les personnes vulnérables perdent leurs points de repère, car ils n’ont pas la chance de voir des personnes de leur entourage. À cela s’ajoutent les impacts pour les jeunes qui ont besoin de s’extérioriser dans les sports ou en voyant leurs amis. Il y aura des séquelles à long terme», estime l’intervenante qui compte plusieurs d’années d’expérience avec les clientèles vulnérables.

Un travail à faire en entreprise

En cette journée mondiale de la santé mentale, le premier ministre Justin Trudeau a rappelé, par voie de communiqué, l’importance de ne pas laisser tomber les personnes qui se sentent seules en ces temps incertains.

M. Trudeau a ajouté que son gouvernement avait investi, depuis le début du printemps, plus de 240,5 M$ pour offrir de meilleurs soins de santé virtuels.

Toutefois, qu’en est-il en entreprise ?

Élizabeth Pelletier croit que les entreprises pourraient en faire davantage pour offrir de l’aide directe aux employés qui le nécessite. Les longs délais d’attente pour voir un spécialiste et la peur d’être jugé par des collègues viennent freiner l’implantation de mesures efficaces pour les gens qui ressentent le besoin d’être aidé.

«Les entreprises pourraient en faire davantage et offrir de meilleurs programmes d’aide pour les gens qui en ont besoin. Il ne faut pas oublier que cela peut prendre entre 6 et 24 mois avant de voir un spécialiste qualifié. Avec la pandémie de la COVID-19, les délais ne font que s’allonger.»

Madame Pelletier, qui travaille présentement sur l’équipe volante de l’Hôpital Saint-François-D’Assise dans la Ville de Québec, espère que des ressources accessibles plus rapidement verront le jour dans les prochaines années.

«Il faut investir dans notre population, je sais que nous en sommes capables», conclut-elle.