Auto | Quand la sécurité prend la place

Collaboration Marc Bouchard, journaliste automobile

Philippe Létourneau s’y connaît en sécurité routière. Lui qui a été pilote de course automobile durant de longues années gagne maintenant sa vie en devenant instructeur de conduite avancée. Et vous aurez peut-être reconnu le nom si vous suiviez la série « Canada’s worst driver », où il agissait comme instructeur de conduite auprès des pires chauffards du pays.

Aujourd’hui, Philippe Létourneau est un maître de la sécurité routière, et c’est la raison pour laquelle Chevrolet l’a embauché comme porte-parole de la Semaine de la sécurité routière qui se déroule actuellement.

« Ce qui me fascine maintenant, c’est la technologie que l’on retrouve dans les voitures. Plusieurs de ces technologies sauvent des vies, et les gens doivent apprendre à mieux les maîtriser et à s’en servir », explique-t-il.

Sans dévoiler son âge, disons que le pilote instructeur se souvient des beaux jours du début des freins ABS. Comme pilote de performance, il n’appréciait guère cette intervention qu’il connaissait peu, mais qui empêchait les roues de se bloquer. « Aujourd’hui, je ne conduirais pas une voiture sans freins ABS. J’aurais l’impression qu’il me manque quelque chose », lance-t-il.

Il souhaite que les technologies de plus en plus fréquentes dans les véhicules, comme le contrôle de stabilité ou les assistances au freinage, deviennent aussi bien implantées dans la tête des jeunes conducteurs. « C’est à nous, pilotes expérimentés, de leur faire connaître et comprendre. Ce n’est pas une option, c’est un vrai atout pour la sécurité ».

Un choix facile

Si Philippe Létourneau a accepté de parler de sécurité en ce mois de mai, c’est qu’il a lui-même connu le pire : un membre de sa famille, dont il était très proche, a perdu la vie dans un accident. Aujourd’hui papa d’une fillette passionnée de conduite automobile malgré son jeune âge, il comprend mieux que jamais qu’il faut faire passer le message.

« La bonne nouvelle, c’est que les jeunes sont plus sensibles que nous à cela. Ma propre fille n’hésite pas à me reprendre si elle se rend compte que je dépasse la limite de vitesse permise par exemple » lance-t-il en riant.

Quelques conseils

Pas question de discuter avec un expert en conduite sans lui demander quelques conseils éléments de sécurité.

« Le premier, c’est toujours le même : conduire avec les yeux. On se dirige où on regarde. SI vos yeux pointent trop proche devant la voiture, ou directement sur le poteau qui borde la rue, soyez assurés que vous vous dirigerez directement dedans ».

Autre élément important, la courtoisie et le respect des règles. « Je ne veux pas devenir moralisateur, mais les gens sont de moins en moins polis au volant, et trichent trop souvent. Suivez simplement les règlements, respectez les lignes de circulation par exemple. Et regardez bien autour de vous, en laissant quelques chances aux autres conducteurs. Vous verrez que votre parcours sera tout aussi rapide, mais plus sûr et plus agréable. »

La sécurité routière, c’est l’affaire de tout le monde. « Les technologies embarquées dans les voitures jouent un rôle de plus en plus grand dans la conduite. Mais elles ne remplaceront pas la technologie la plus facile à contrôler : le conducteur lui-même. Il suffit d’y penser », conclut Philippe Létourneau.

Petite consolation quand même en cette semaine de la Sécurité routière : le bilan routier s’améliore d’année en année, même si cette année cyclistes et motocyclistes ont vu le nombre de décès augmenter. Sachez quand même qu’au Québec, on a enregistré quelque 347 décès sur les routes en 2021. Cette moyenne s’élevait à plus de 2600 il y a moins de 20 ans.