Dollarama attire les consommateurs frappés par la hausse du coût de la vie

Les consommateurs continuent de chercher refuge à l’inflation chez Dollarama. Les résultats financiers du détaillant montréalais, publiés jeudi, ont surpassé les prévisions des investisseurs, qui avaient déjà des attentes élevées. 

La popularité du détaillant ne s’est pas démentie au Canada pour la période qui comprend les mois d’août, de septembre et d’octobre, alors que l’achalandage est à la hausse dans ses magasins. 

«Les gens ont un budget serré et se concentrent sur les aubaines et l’essentiel, a commenté son chef des finances, Patrick Bui, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes. Nous répondons clairement aux attentes et les clients l’apprécient.»

Les ventes comparables, une donnée qui permet de mesurer la croissance en excluant les ouvertures et fermetures de magasins, ont progressé de 6 % au pays au troisième trimestre clos le 2 novembre. Le rythme était de 3,3 % à la même période l’an dernier. 

Le nombre de transactions, pour sa part, a augmenté de 4,1 % dans les magasins comparables. 

Malgré sa popularité, Dollarama avait également constaté une certaine retenue de la part de ses clients. Récemment, la demande pour les denrées alimentaires était vigoureuse, mais l’engouement pour les articles saisonniers était plus modéré. 

M. Bui a constaté une reprise dans les allées des produits saisonniers. «Les denrées continuent de bien faire, mais un changement à noter ce trimestre, c’est l’amélioration du côté des articles saisonniers. »

«Nous avons bon espoir que ça continue au quatrième trimestre, mais nous ne sommes pas immunisés à un changement du contexte macro-économique», a-t-il enchaîné. 

De gros investissements en Australie

Le président et chef de la direction de Dollarama, Neil Rossy, a souligné que Dollarama s’apprêtait à faire d’importants investissements dans ses commerces australiens après l’acquisition de The Reject Shop, conclue en juillet dernier. 

L’objectif est de transformer les magasins australiens à l’image de Dollarama, ce qui nécessitera des changements à l’assortiment de produits et un grand chantier de rénovation. 

M. Rossy a indiqué qu’il faudrait quatre ans pour rénover près de 400 établissements. «On se retrousse tous les manches pour transformer l’entreprise.»

La société tente aussi une percée au Mexique, où elle a cinq magasins. «Nous sommes encore aux débuts, mais nous sommes satisfaits de notre progression dans ce nouveau marché», a indiqué M. Rossy.  

Le succès de Dollarama au Canada et en Amérique latine, avec la marque Dollarcity, laisse croire que l’entreprise québécoise peut percer sur une plus grande échelle à l’international, croit l’analyste de TD Cowen, Brian Morrison. 

«Nous croyons que ça augmente les chances de succès en Australie et au Mexique, où les fondations sont en train d’être coulées, a-t-il avancé dans une note. Ces résultats montrent que l’action mérite son évaluation (plus élevée que l’industrie).»

Des résultats meilleurs que prévu

Le détaillant a dévoilé, plus tôt jeudi, des résultats supérieurs aux attentes au troisième trimestre et a révisé ses prévisions à la hausse pour l’exercice en cours. 

Dollarama a enregistré un bénéfice net de 321,7 millions $, ce qui représente une hausse de 16,6 % par rapport à 275,8 millions $ l’an dernier. Le bénéfice par action s’établit à 1,17 $. 

Les ventes, pour leur part, ont bondi de 22,2 % pour atteindre 1,9 milliard $. Cette augmentation s’explique notamment par l’ajout de 401 magasins australiens à son réseau.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 1,10 $, selon la firme de données financières LSEG

La société a fait mieux que les prévisions, grâce à ses ventes comparables, à sa marge bénéficiaire au Canada et à l’apport du bénéfice des activités en Amérique latine, a résumé l’analyste de Desjardins Marché des capitaux, Chris Li, dans une note. 

La direction a également bonifié ses prévisions. Elle prévoit une augmentation des ventes comparables d’entre 4,2 % et 4,7 % au cours de l’exercice. En juin, elle pointait vers une fourchette de 3,0 % à 4,0 %.

«Nos prévisions étaient prudentes en raison de la vulnérabilité du consommateur et des fluctuations des dépenses discrétionnaires durant la première moitié de l’année», a expliqué M. Bui. 

Après avoir navigué en territoire positif en avant-midi, l’action de Dollarama avait pris une teinte de rouge, avec une baisse de 1,64 $, ou 0,82 %, à 198,82 $ à la Bourse de Toronto en après-midi. 

Entreprise dans cette dépêche: (TSX: DOL)