Le NORAD poursuit sa vieille tradition de suivre le voyage du père Noël

La Presse Canadienne | 24 décembre 2025 | 05:00
Volunteers take phone calls from children asking where Santa is and when he will deliver presents to their house, during the annual NORAD Tracks Santa Operation, at the North American Aerospace Defense Command, or NORAD, at Peterson Air Force Base, in Colorado Springs, Colo., on Tuesday, Dec. 24, 2024. (Thomas Paul/North American Aerospace Defense Command. via AP)

Parfois, les enfants raccrochent après avoir entendu que le père Noël ne viendra pas s’ils ne sont pas endormis. D’autres qui appellent le service d’assistance téléphonique NORAD Tracks Santa se demandent si saint Nicolas pourra les trouver. 

Les adultes qui restent également fidèles à ce personnage jovial censé distribuer des cadeaux dans le monde entier suivent son parcours. Depuis 70 ans, c’est une tradition au Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, une opération conjointe des États-Unis et du Canada chargée de surveiller le ciel à la recherche de menaces depuis la guerre froide. 

Plus de 1000 bénévoles répondront aux appels au 1-877-HI-NORAD la veille de Noël, de 4 h à minuit, heure normale des Rocheuses. Pour la première fois cette année, les personnes qui cherchent le père Noël peuvent passer un appel via le site web du programme, ce qui, selon les organisateurs, sera plus facile pour les personnes vivant en dehors de l’Amérique du Nord. 

Le site web permet de suivre le voyage du père Noël en neuf langues, dont l’anglais et le japonais.

L’année dernière, environ 380 000 appels ont été reçus dans un hangar décoré pour Noël à la base spatiale Peterson de Colorado Springs, siège du NORAD. 

Bien que le père Noël ne représente aucune menace, la combinaison de radars, de satellites et d’avions à réaction qui aide le NORAD à mener à bien sa mission tout au long de l’année lui permet de suivre la progression du père Noël à partir de la ligne de changement de date au-dessus de l’océan Pacifique, a déclaré le colonel Kelly Frushour, porte-parole du NORAD. 

Le nez de Rudolph émet une signature thermique similaire à celle d’un missile, qui est détectée par les satellites du NORAD, a-t-elle ajouté.

L’année dernière, Mme Frushour a raconté qu’une petite fille était bouleversée après avoir appris que le père Noël était en route vers la Station spatiale internationale, où deux astronautes étaient bloqués.

«Heureusement, à la fin de l’appel, le père Noël s’était déjà rendu à une autre destination et l’enfant a été rassurée en apprenant que le père Noël n’était pas coincé dans l’espace et qu’il allait arriver chez elle plus tard dans la soirée», a expliqué Mme Frushour.

Elle a expliqué que le père Noël voyageait «plus vite que la lumière».

Une tradition née d’une erreur

Cette tradition a vu le jour en 1955, lorsque le prédécesseur du NORAD, le Continental Air Defense Command, était à l’affût du moindre signe d’une éventuelle attaque nucléaire de la part de l’ancienne Union soviétique. 

Selon le NORAD, un enfant aurait appelé par erreur le centre des opérations de combat et demandé à parler au père Noël. Le commandant de garde, le colonel Harry Shoup, ne voulant pas décevoir l’enfant, a ordonné à ses collaborateurs de commencer à suivre le père Noël et de prendre les appels des enfants. 

Selon la légende, le premier appel téléphonique aurait été le résultat d’une erreur d’impression ou d’une mauvaise composition du numéro figurant dans une publicité Sears publiée dans le journal de Colorado Springs, qui encourageait les enfants à appeler le père Noël. 

Dans une entrevue accordée à l’Associated Press en 1999, M. Shoup se souvient avoir joué le jeu une fois qu’il a compris ce qui se passait, en disant au premier appelant: «Ho! Ho! Ho! Je suis le père Noël.»

On ne sait pas exactement quel jour le premier appel a été reçu, mais le 23 décembre de cette première année, l’Associated Press a rapporté que le CONAD suivait le père Noël.

Le CONAD est rapidement devenu le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord. Il opérait auparavant à l’intérieur de la montagne Cheyenne, située à proximité. Un réseau de tunnels avait été creusé dans le granit dur de la montagne afin que les officiers du NORAD puissent survivre à une attaque nucléaire.