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2025, encore une année record pour le tourisme à Québec
Image d'illustration par Depositphotos Par Simon Bélanger, Initiative de journalisme local, Monquartier.quebec
Malgré les incertitudes économiques liées aux relations turbulentes avec les voisins du Sud, la région de Québec dépasse tous ses objectifs touristiques pour 2025, une nouvelle année record. Des chiffres qui s’expliquent notamment par une meilleure répartition des visiteurs dans l’année et par une recrudescence marquée des visiteurs du Québec et du Canada, en dépit d’une légère baisse en provenance des États-Unis.
L’industrie touristique se porte très bien à Québec. Ce serait même une «année exceptionnelle», selon la Ville de Québec et Destination Québec Cité. Québec atteint d’ailleurs le premier rang des destinations canadiennes pour la croissance des dépenses des visiteurs, ce qui correspond à une augmentation moyenne de 13%, par rapport à 2024.
À titre comparatif, la moyenne des autres destinations du pays connait une croissance des dépenses moyenne de 4%.
«Nous avons tout ce dont le touriste peut rêver : le tourisme, le patrimoine, les activités culturelles et sportives, la proximité de la nature, la gastronomie, l’offre hôtelière, l’authenticité de nos quartiers et j’en pense», affirme Mélissa Coulombe-Leduc, responsable du tourisme sur le comité exécutif, lors d’une conférence de presse tenue lundi matin à Espace Quatre Cents.
Ces chiffre sont particulièrement favorables quand on s’attarde à l’augmentation des dépenses chez les visiteurs québécois et canadiens. L’augmentation des dépenses de touristes québécois se chiffre à 19% et celui des touristes du reste du Canada grimpe à 30% de plus par rapport à 2024.
Du côté international, la guerre commerciale et politique avec les États-Unis a fait baisser les dépenses des touristes américains de 4%, mais l’augmentation en provenance de tous les autres pays s’élève à 7%.
Le volume de touristes projetés pour 2025 monte à 4,5 millions de visiteurs, par rapport à 4,4 millions pour 2024. Les dépenses touristiques totales s’élèvent à 2,7 G$ pour l’année 2025.
Des touristes 12 mois par année dan toute la région
Pour Mélissa Coulombe-Leduc, ce succès s’explique notamment par une volonté de répartir l’achalandage touristique à l’année, plutôt qu’à le concentrer en haute saison.
«Québec est belle à l’année. Les séjours et les dépenses sont mieux répartis tout au long de l’année et à travers toute la région. […] Ce n’est pas que dans les quartiers centraux, c’est vraiment à travers tout le territoire qui est couvert par l’association touristique régionale», précise Mélissa Coulombe-Leduc, responsable du tourisme sur le comité exécutif.
La conseillère municipale de Cap-aux-Diamants ajoute que les mois d’octobre et novembre ont été «exceptionnels», alors que les chiffres d’octobre et juillet étaient similaires. Elle croit aussi que cette répartition «facilite la cohabitation entre les résidents et les visiteurs».
Lucie Charland, présidente du conseil de Destination Québec Cité et représentante de la grande région de Québec, ajoute que «la notion de basse saison ou saison morte […] appartient de plus en plus au passé».
«Cette croissance, mieux répartie, plus équilibrée, c’est exactement ce que nous visons depuis plusieurs années», soutient Mme Charland.
De son côté, Mélissa Coulombe-Leduc souligne aussi que d’autres facteurs ont contribué aux succès de Québec : «un taux de change avantageux, l’hésitation des touristes du monde entier à voyager aux États-Unis en raison du contexte politique et le désir des Québécois de rester chez eux, au Québec, d’encourager les commerçants, les restaurateurs et les hôteliers de Québec.»
3,7 millions de nuitées sont finalement estimées pour l’année 2025, une augmentation de 5% par rapport à 2024.
Québec, «capitale de Noël»?
Alors que le Marché de Noël allemand bat son plein au cœur du Vieux-Québec, il reçoit en même temps une publicité importante sur la scène internationale.
Le magazine de voyages Condé Nast Traveler inclut Québec dans la liste des 28 meilleurs endroits où passer Noël dans le monde, seule destination canadienne à se glisser dans le groupe. Québec est aussi la seule ville nord-américaine dans le top 10 des villes à visiter à Noël, selon une étude de PrivacyJournal, qui a analysé des données amassées par TripAdvisor et Kayak.
TripAdvisor considère même que le Marché de Noël allemand de Québec est l’un des 10 plus beaux au monde.
«Ça se sent, Québec est la capitale de Noël!», se réjouit Mme Coulombe-Leduc.
Olivia Lexhaller, directrice générale du Marché de Noël allemand, en remet, soulignant que les statistiques préliminaires d’achalandage et de ventes montrent une nouvelle année record pour l’événement.
«C’est devenu une tradition locale qui attire de plus en plus l’attention des visiteurs […] internationaux. Et qui contribue, sans aucun doute, au rayonnement de la ville, pour la période de la fin de l’année», affirme Mme Lexhaller.
«Effet Guide Michelin»
Plus tôt cette année, le Guide Michelin dévoilait également ses nouveaux restaurants étoilés sur la scène gastronomique québécoise. Plusieurs restaurants de la Capitale ont récolté des étoiles, dépassant même la ville de Montréal. Avec la Tanière³, elle compte aussi le seul établissement comptant deux étoiles dans toute la province.
L’augmentation des dépenses des visiteurs en restauration s’élève à 20%.
«On peut penser que c’est l’effet Guide Michelin», soutient la conseillère municipale, rappelant que sa collègue Marianne White est maintenant responsable de la gastronomie sur le comité exécutif.
Défis de main-d’œuvre
Même si les indicateurs économiques sont très positifs, il demeure que l’enjeu de la main-d’œuvre reste présent, alors que la question des travailleurs étrangers temporaires fait régulièrement la manchette.
Au total, 40 000 personnes travaillent dans l’industrie touristique à Québec, qui compte environ 1 800 entreprises.
Si Destination Québec Cité n’était pas en mesure de chiffrer le nombre de travailleurs étrangers temporaires, il demeure que leur statut demeure une préoccupation.
«C’est important de compter sur une main-d’œuvre qualifiée pour offrir les expériences qu’on met en marché», affirme Lucie Charland.
Cet article bénéficie du soutien de l‘Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.