La Banque du Canada maintient son taux directeur à 2,25 %

La Presse Canadienne | 10 décembre 2025 | 10:26
Le bâtiment de la Banque du Canada photographié à Ottawa le 24 avril 2019. LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick

La Banque du Canada a laissé mercredi son taux directeur inchangé, estimant que le niveau de 2,25 % était approprié pour maintenir l’inflation sous contrôle tout en favorisant la croissance économique. 

Cette décision intervient après que les créations d’emplois et la croissance économique ont récemment surpris avec leurs chiffres à la hausse, renforçant la position de la banque selon laquelle de nouvelles baisses ne sont pas nécessaires pour le moment ainsi que les attentes du marché selon lesquelles il n’y aura pas d’autres changements de taux à court terme. 

Lors d’une conférence de presse mercredi, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a souligné que l’économie restait résiliente, car les niveaux globaux des droits de douane sur les marchandises exportées vers les États-Unis restaient faibles, mais que la voie à suivre était incertaine.

«L’incertitude demeure élevée, et l’éventail des issues possibles est plus large que d’habitude», a-t-il affirmé.

«La volatilité qu’on observe dans les échanges commerciaux et les chiffres trimestriels du PIB fait qu’il est plus difficile d’évaluer la dynamique de fond de l’économie.»

Ces commentaires font suite à la publication de chiffres surprenants pour l’économie canadienne, qui a enregistré une hausse annualisée de 2,6 % au troisième trimestre, tandis que le taux de chômage a baissé de 0,4 point de pourcentage pour s’établir à 6,5 % en novembre.

M. Macklem a expliqué que ces gains reflètent la volatilité liée au commerce, mais que la banque centrale continue de prévoir que les intentions d’embauche resteront modestes dans l’ensemble de l’économie et que la croissance du PIB sera modérée l’année prochaine.

«L’économie fait preuve d’une certaine résilience. Je dirais toutefois que, pour l’avenir, cela n’a pas fondamentalement changé notre point de vue. L’économie canadienne traverse une période d’ajustement structurel difficile. Cela va prendre du temps.»

La banque a précisé que le ralentissement économique actuel contribuerait à compenser les difficultés commerciales afin de maintenir l’indice des prix à la consommation proche de son objectif de 2 % à l’avenir.

Aucun changement à venir

Dans l’ensemble, les commentaires de la Banque du Canada n’indiquent aucun changement imminent du taux, a souligné Andrew Hencic, économiste principal à la TD, dans une note.

«Le maintien du taux était largement attendu, et nous maintenons notre opinion selon laquelle l’équilibre des risques pesant sur les perspectives incitera la banque à maintenir son taux inchangé au cours des prochains mois. »

La banque pourrait maintenir ses taux inchangés pendant toute l’année 2026 avant de commencer à les relever en 2027, selon Michael Davenport, économiste principal chez Oxford Economics.

«Nous continuons de penser que la prochaine fois que la Banque du Canada modifiera son taux, ce sera probablement une hausse, mais nous ne prévoyons pas le début d’un nouveau cycle de resserrement monétaire dans un avenir proche», a-t-il écrit dans une note.

«Comme la plupart des aspects des perspectives pour 2026, la voie à suivre pour la Banque du Canada dépendra probablement de la politique commerciale entre les États-Unis et le Canada et de la renégociation prochaine de l’ACEUM.»

M. Macklem a affirmé que les questions commerciales, notamment la révision prochaine de l’accord commercial, continuent de peser sur les investissements des entreprises, même si les répercussions se font particulièrement sentir dans des secteurs ciblés, tels que l’acier, l’aluminium, l’automobile et le bois d’œuvre.

«Ces secteurs ont été durement touchés, mais nous n’avons pas constaté de répercussions importantes sur le reste de l’économie.»

Les révisions économiques de la croissance du PIB au cours des dernières années contribuent également à expliquer la résilience de l’économie, qui affiche une consommation, des investissements des entreprises et une croissance de la productivité plus solides.

«Ainsi, au début de cette année, l’économie était en meilleure santé qu’on ne l’avait précédemment annoncé.»

La Banque du Canada a abaissé son taux d’intérêt directeur d’un point de pourcentage cette année, après une série de baisses l’année dernière partant d’un taux de 5 % au début de 2024.