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«Avantages financiers»: François Legault change son discours face aux médecins
Le premier ministre François Legault à L'Assomption le 28 novembre 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Christopher Katsarov Le premier ministre François Legault mise désormais sur les «avantages financiers» pour dénouer l’impasse avec les médecins.
En point de presse à Rouyn-Noranda mardi, il est revenu sur ses rencontres des derniers jours avec les présidents de la Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ) et de la Fédération des médecins spécialistes (FMSQ).
«Je continue à être optimiste et souhaiter qu’on ait une entente très prochainement, a-t-il affirmé. Ce qu’on leur demande, c’est de faire plus de prise en charge, (…) puis on est prêt à leur donner des avantages financiers en échange.»
C’est la deuxième fois en quelques jours que le premier ministre parle d’incitatifs financiers pour les médecins.
Vendredi, à l’émission «La parole aux mordus de politique» de Radio-Canada, il s’était dit ouvert à discuter avec eux d’une possible augmentation de leur rémunération pour régler le conflit.
«S’ils prennent en charge 500 000 patients de plus, (…) il pourrait y avoir certaines ouvertures, mais raisonnables», avait-il répondu à l’animateur Sébastien Bovet qui lui demandait s’il était prêt à hausser la rémunération des médecins.
Jusqu’ici, le gouvernement Legault avait toujours brandi le bâton plutôt que la carotte. Sa loi 2, adoptée sous bâillon en octobre, lie 10 % de la rémunération des médecins à des cibles de performance.
Par ailleurs, la loi gèle leur enveloppe globale de rémunération jusqu’en 2028. Elle interdit aux médecins de faire des «actions concertées» qui pourraient nuire à l’accès aux soins, sous peine de lourdes pénalités.
«Ça va brasser, mais on ne va pas reculer», avait déclaré François Legault en mai dernier, formule qu’il a reprise à de nombreuses occasions pour montrer sa détermination à faire changer les choses en santé.
Comme de fait, la loi 2 a provoqué l’ire des fédérations médicales, qui ont entrepris des démarches pour la contester devant les tribunaux. Des centaines de médecins menacent de quitter le Québec ou de fermer leurs cliniques.
Les deux parties tentent tout de même de trouver des voies de passage d’ici au 1er janvier 2026, date de l’entrée en vigueur de la loi. «Ce qu’on demande aux médecins, c’est raisonnable. Ça ne mérite pas des fermetures», a plaidé M. Legault, mardi.
Preuve qu’il adoucit considérablement le ton, en plus de brandir des «avantages financiers», le gouvernement a récemment reculé sur trois mesures, sans toutefois les retirer de la loi.
Le 13 novembre, il renonçait aux mesures de surveillance et de dénonciation des médecins. La semaine précédente, il avait «tendu la main» aux fédérations médicales en suspendant deux autres dispositions.